L’Égyptomanie, une passion dévorante, irrésistible pour le lointain passé de l’Égypte.
Depuis quand l’Égypte fascine-t-elle ? Dès l’Empire romain avec Cléopâtre et le culte d’Isis, ou depuis le Moyen Âge qui collectait des momies, la Renaissance, les temps modernes, puis contemporains, avec l’expédition de Bonaparte ? Qu’en est-il d’ailleurs, aujourd’hui, puisque la grande civilisation pharaonique est chantée par IAM, Akhenaton, Rihanna ou encore Beyoncé ?
Pourquoi cet engouement, tout à la fois millénaire et planétaire : parce qu’il s’agirait, tout à la fois, d’une civilisation sortie de nulle part, insurpassée, donc modèle et matrice de toutes les autres ? Parce que les Égyptiens auraient découvert l’Amérique et auraient pleinement contribué à la construction des pyramides Maya ? Parce que les pyramides de l’Empire de Kush étaient des centrales électriques, rien de moins ?
Traits, points, signes en Y… Selon une étude récente parue dans le Cambridge Archeological Journal, ces figures que l’on retrouve sur de nombreux sites d’art pariétal en compagnie de fresques animales seraient une sorte de système d’écriture primitif. Conclusions contestables, selon le préhistorien Jean-Loïc Le Quellec, qui a récemment fait paraître La Caverne originelle. Art, mythes et premières humanités (La Découverte, 2022).
Qu'est-ce qui a conduit les Préhistoriques à se risquer au fond des cavernes pour en orner les parois ?
Dès la découverte des images rupestres sahariennes, la question de leur possible relation avec l'iconographie et les mythes de l'Égypte antique a été posée. Après plus d'un siècle et demi de débats, il est très difficile d'affirmer l'existence de points communs précisément reconnaissables dans l'iconographie, même si l'existence d'une origine très ancienne, et en certains cas spécifiquement africaine, reste très probable pour certains mythèmes.