Cette enquête a tenu en haleine les lecteurs et lectrices du journal Le Monde tout l'été : quatre années durant, Philippe Broussard s’est lancé sur la piste d'une ombre, celle du mystérieux photographe parisien dont il a découvert les 377 photographies prises entre 1940 et 1942.
Le physicien Étienne Klein déplore que la science soit de plus en plus reléguée au chapitre des opinions.
(8/8) « La Commune a 150 ans »
C’est caché dans quelques mansardes de Montmartre que le dessinateur Eugène Pottier écrit la chanson qui deviendra l’hymne mondial de la révolution socialiste : L’Internationale. De sa fenêtre, il aperçoit la longue file des Parisiens arrêtés et bientôt fusillés par le régime. Pottier la dédie au communeux Gustave Lefrançais, élu, combattant, exilé et condamné à mort par contumace. Ces 72 jours durant, on ne la chante donc pas. Mais on chante beaucoup : dans les rues, les concerts. Et l’on entend : « Il faut, citoyen, sur la terre, / L’égalité pour seul niveau. »
(7/8) « La Commune a 150 ans »
Plus de quatre mille communards et communardes sont envoyés en Nouvelle-Calédonie, colonie de l’État français depuis le milieu du XIXe siècle, afin d’y purger leur peine — au bagne. Les révolutionnaires y retrouvent les « déportés » de l’insurrection kabyle : un vaste soulèvement anticolonialiste qui éclata deux jours avant celui de la Commune de Paris. En 1878, les populations indigènes mélanésiennes — les « Canaques », écrit-on alors — se soulèvent à leur tour contre le sort qui leur est fait. La plupart des communards se rallient au pouvoir qui les a expédiés à l’autre bout du monde ; plusieurs prennent même les armes pour mater la révolte : au nom de « la protection des Blancs« , argue un membre de l’Internationale. Louise Michel est l’une des rares à s’opposer à cette insupportable trahison de l’idéal socialiste ; mieux : elle prend fait et cause pour celles et ceux qui, comme elle, aspirent à la liberté. « Qu’on en finisse avec la supériorité qui ne se manifeste que par la destruction ! »
(6/8) « La Commune a 150 ans »
Juste avant d’être assassinée par la répression social-démocrate allemande, le 15 janvier 1919, la Polonaise de naissance publiait, dans le journal de la Ligue spartakiste, un article ciblant les partisans de « l’ordre ». Ceux qui venaient d’écraser par la force armée le soulèvement populaire allemand ; ceux qui, un demi-siècle plus tôt, avaient réduit la Commune de Paris à néant. Cette référence semble hanter l’œuvre de la militante, théoricienne et économiste marxiste. « L’héritage de Rosa Luxemburg peut être important pour notre mouvement à bien des égards« , a récemment avancé le sociologue et philosophe Michael Löwy.
Le Maitron ! Le grand dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français qui doit son nom à son concepteur, l’historien Jean Maitron, fête ses 60 ans cette année. À cette occasion, hommage en archives à ce dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, aventure éditoriale hors norme qui sort de l'oubli des figures de l’ombre de l’histoire des luttes sociales.