(1/8) « La Commune a 150 ans »
- Il y a 150 ans, jour pour jour, que le peuple de Paris s’est soulevé. La Troisième République a été proclamée quelques mois plus tôt et l’armistice avec l’Allemagne signé fin janvier ; Adolphe Thiers, 73 ans, est alors chef du pouvoir exécutif : il tient à tout prix à saisir les canons que les Parisiens — épuisés par le siège prussien (la faim, la misère et un taux de mortalité multiplié par deux) — ont payés par souscription. La population s’interpose ; « Barricades partout ! », entend-on dans les rues ; le 18 mars 1871 au soir, la préfecture de police et l’Hôtel de ville sont aux mains des protestataires. Un drapeau rouge est hissé et résonne un cri : « Vive la Commune ! » Elle sera officiellement proclamée dans dix jours : entretemps, aux quatre coins du pays, le soulèvement démocratique fait tache d’huile. On connaît la fin. En manière d’hommage à la Commune et à celles et ceux qui se levèrent contre « un monde mal fait », nous consacrons une semaine de publications à « la grande fédération des douleurs » — ainsi que Vallès la nommera. Julien Chuzeville, historien du mouvement ouvrier, vient de publier un ouvrage sur Léo Frankel, aux éditions Libertalia : ouvrier, correcteur et journaliste hongrois, il est élu responsable de la Commission du travail de la Commune de Paris à l’âge de 27 ans. Blessé lors de la Semaine sanglante, il trouvera refuge en Suisse puis en Angleterre. Extrait : récit des premiers jours.